Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?
Laure de la Bretèche : Nous avons vécu un moment humain très fort, pendant lequel différents types de solidarités se sont exprimés, tant de la part de nos salariés que de l’extérieur. Mais parallèlement, nous avons très vite compris que la bunkerisation des EHPAD était quelque chose d’intolérable. Cette injonction à l’enfermement, à faire prévaloir la sécurité au détriment des libertés, est venue nous rappeler que la liberté de choix de nos résidents devait être le fondement de notre accompagnement.
Quel impact cela aura-t-il au sein de vos établissements ?
Nous avons entrepris une importante réflexion sur les Conseils de la Vie Sociale, et souhaitons aller plus loin, avec la création d’un Conseil des résidents et des familles. Cette instance nationale aura vocation à s’associer à la stratégie d’ARPAVIE, à participer aux choix en termes d’achats par exemple, mais aussi à arbitrer un certain nombre de questions éthiques plus profondes. La crise nous a, par ailleurs, fait prendre conscience de la nécessité de consolider et de mieux organiser nos liens avec le sanitaire. Elle est également venue confirmer la pertinence d’un certain nombre d’orientations déjà prises par ARPAVIE.
Lesquelles ?
Notamment la volonté de transformer nos EHPAD en plateformes gérontologiques, à l’image de celle que nous ouvrirons en 2022 à Villiers-le-Bel. Montée sous forme de GCSMS*, elle proposera un EHPAD avec une capacité d’accueil en soins renforcés pour la fin de vie, un accueil de jour, un hébergement temporaire, mais aussi tout un panel de services ouverts sur l’extérieur grâce à un lien renforcé avec un SSAD et un SSIAD et un partenariat avec des associations locales. Partout où cela sera possible, il nous faudra désormais penser cette ouverture sur le domicile et cette flexibilité. Le projet « My Arpavie », dont la résidence du Bois-Doucet à Jarnac sera l’établissement pilote, en constitue un autre exemple. Mais les EHPAD n’arriverons pas, à eux seuls, à résoudre le défi démographique qui nous attend, quelles que soient leurs qualités et leurs mutations. Et nous sommes convaincus qu’ARPAVIE, avec son nombre important de résidences autonomie, détient là aussi un élément de réponse pertinent dans la lutte contre l’isolement et la préparation de parcours accompagnés, respectant le libre-choix des personnes. Enfin, toujours dans cette logique, nous continuons de développer de nouvelles solutions, à l’instar d’ARPAVIE@dom ou d’un projet de béguinage à Bezannes.
Pour conclure, comment percevez-vous l’avenir du secteur du grand âge ?
À mon sens, il n’est plus possible d’agir seul dans le secteur du grand âge. Les besoins sont énormes et la compétition n’a aucun sens. Seule la coopération peut fonctionner. C’est pourquoi nous avons lancé, il y a quelques mois déjà, des travaux communs avec Adef Résidences et la Fondation Partage et Vie, autour de notre volet RH et de la problématique de l’attractivité des métiers. D’autres enjeux majeurs devront être abordés de manière collective. Il en va ainsi de la question de l’innovation et de nombre de réflexions éthiques.
*Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale.
Article publié dans le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici
Laure de la Bretèche : Nous avons vécu un moment humain très fort, pendant lequel différents types de solidarités se sont exprimés, tant de la part de nos salariés que de l’extérieur. Mais parallèlement, nous avons très vite compris que la bunkerisation des EHPAD était quelque chose d’intolérable. Cette injonction à l’enfermement, à faire prévaloir la sécurité au détriment des libertés, est venue nous rappeler que la liberté de choix de nos résidents devait être le fondement de notre accompagnement.
Quel impact cela aura-t-il au sein de vos établissements ?
Nous avons entrepris une importante réflexion sur les Conseils de la Vie Sociale, et souhaitons aller plus loin, avec la création d’un Conseil des résidents et des familles. Cette instance nationale aura vocation à s’associer à la stratégie d’ARPAVIE, à participer aux choix en termes d’achats par exemple, mais aussi à arbitrer un certain nombre de questions éthiques plus profondes. La crise nous a, par ailleurs, fait prendre conscience de la nécessité de consolider et de mieux organiser nos liens avec le sanitaire. Elle est également venue confirmer la pertinence d’un certain nombre d’orientations déjà prises par ARPAVIE.
Lesquelles ?
Notamment la volonté de transformer nos EHPAD en plateformes gérontologiques, à l’image de celle que nous ouvrirons en 2022 à Villiers-le-Bel. Montée sous forme de GCSMS*, elle proposera un EHPAD avec une capacité d’accueil en soins renforcés pour la fin de vie, un accueil de jour, un hébergement temporaire, mais aussi tout un panel de services ouverts sur l’extérieur grâce à un lien renforcé avec un SSAD et un SSIAD et un partenariat avec des associations locales. Partout où cela sera possible, il nous faudra désormais penser cette ouverture sur le domicile et cette flexibilité. Le projet « My Arpavie », dont la résidence du Bois-Doucet à Jarnac sera l’établissement pilote, en constitue un autre exemple. Mais les EHPAD n’arriverons pas, à eux seuls, à résoudre le défi démographique qui nous attend, quelles que soient leurs qualités et leurs mutations. Et nous sommes convaincus qu’ARPAVIE, avec son nombre important de résidences autonomie, détient là aussi un élément de réponse pertinent dans la lutte contre l’isolement et la préparation de parcours accompagnés, respectant le libre-choix des personnes. Enfin, toujours dans cette logique, nous continuons de développer de nouvelles solutions, à l’instar d’ARPAVIE@dom ou d’un projet de béguinage à Bezannes.
Pour conclure, comment percevez-vous l’avenir du secteur du grand âge ?
À mon sens, il n’est plus possible d’agir seul dans le secteur du grand âge. Les besoins sont énormes et la compétition n’a aucun sens. Seule la coopération peut fonctionner. C’est pourquoi nous avons lancé, il y a quelques mois déjà, des travaux communs avec Adef Résidences et la Fondation Partage et Vie, autour de notre volet RH et de la problématique de l’attractivité des métiers. D’autres enjeux majeurs devront être abordés de manière collective. Il en va ainsi de la question de l’innovation et de nombre de réflexions éthiques.
*Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale.
Article publié dans le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici